mardi 26 mars 2013

Premier jour de pre-school pour Sacha!

Sacha a fêté ses deux ans le 15 mars, et par là même, nous avons fêté les deux ans de notre décision de partir (la destination à l'époque pouvait être le Canada ou Singapour, nous avons choisi le chaud, l'Asie et l'aventure...)

Sacha, Premier jour d'école, dans son uniforme

Mon billet sera bien moins drôle que celui d'Olivia pour la rentrée de sa troisième... (ici) mais qui sait....

Bienvenue à l'école de Sacha!


Le système scolaire à Singapour est un monde vraiment étrange pour nous français, et tout simplement parce qu'on a le choix... En France, c'est l'école dont on dépend (ou à la rigueur une école privée), point.

Vous me direz "hé! mais il n'a que deux ans! Ce n'est pas l'école?"....

Bon alors... On touche à un point sensible de nos différences culturelles entre Occident et Orient ici.

Quand votre enfant vient de naître, il est la plupart du temps gardé par les parents, ou plus couramment les grands parents, accompagné d'une helper. Les singapouriens recommandent de ne jamais laisser une helper (=maid, nounou....) seule avec un enfant qui ne parle pas. En effet, rares sont celles qui sont qualifiées pour les enfants en bas-âge. Il existe des infant-care (crèches), qui prennent dès touts-petits les enfants et jusqu'à 18 mois, avec une ouverture entre 7h et 19h (ou 8h-20h). Elles sont rares, surchargées et chères, mais c'est un mode de garde que beaucoup de français utilisent, il y a donc quand même des places et on est loin du délirium des files d'attentes en crèches en France (voir l'article d'active-mummy bien complet sur le sujet: ici)

Ensuite, passé 18 mois, vous pouvez penser au Childcare ou Child Development Center, ou encore Pre-School. Ce n'est pas l'école, car ici elle commence à l'âge de 6 ans, mais ce n'est pas la crèche non plus. Le centre est en général sponsorisé par le Ministère de l'Education et votre enfant aura des "cours" de chinois, maths, anglais, etc...
C'est certainement la période où le mode de garde ou la scolarisation vous coûtera le moins cher (moins de 1000$ par mois... oui parents français de France, savourez votre chance....)
Les singapouriens adorent le côté développement éducatif, et les centres Montessori (qui n'ont rien de Montessori) fleurissent, et vous pouvez développer le cerveau droit de votre enfant, en faire un futur speaker, ou un scientifique, voir un artiste... Bref, toutes les méthodes sont bonnes pour préparer de manière ludique le tunnel qui suivra pour lui!

A partir de 6 ans c'est l'Ecole.... et je dirais qu'à partir de 3 ans, on commence à avoir la possibilité de choisir un système international.
Et là c'est le dilemme de tous les parents.... Hors de France, il est facile de critiquer le système français et on peut voir ce qui se passe ailleurs.... Quelle chance! (sauf qu'à mon avis, trop de choix, tue le choix, et du coup c'est certainement une des questions les plus posées par les parents, au point qu'un groupe Facebook a été créé rien que pour ça!). 
Globalement il y a :
- Le système anglophone avec tout un tas d'écoles (Plus de 40 écoles internationales sur Singapour). L'avantage? L'enfant est au coeur du système. L'école devient plus un "jeu éducatif" où chacun participe. C'est un système qui fonctionne beaucoup sur l'exemple et l'illustration (exposé, interventions de personnes...) . L'inconvénient? Le retour à un système français (si retour en France il y a) est plus compliqué (mais pas impossible), pour les expatriés professionnels, il n'y a pas la même couvertures mondiales d'écoles que le système français, et pas de programme internationaux (enfin si il y a le bac international), mais pas de continuité et d'obligation comme en France (ex: en histoire en 4e c'est le moyen-âge, c'est partout pareil, etc...). Vous pouvez aussi choisir le système allemand, hollandais, chinois, américain, australien, canadien, etc... Vous avez pléthore de choix, à vous de prendre ce qui vous convient!
Une vidéo qui explique bien ce retour difficile et cette différence (ici)
- Le système français souffre d'une image de ghetto (qui n'est pas complètement fausse mais pas complètement vraie non plus), où on se retrouve donc entre français. Il a un immense avantage c'est que c'est celui qui est le mieux réparti dans le monde, c'est le moins cher à Singapour (en dehors des écoles locales), et il permet une réintégration super easy de retour en France. Il est aussi très académique et donc ne correspond pas à tous.
A partir de 6 ans, vous pouvez ajouter l'école locale:
- On entre par concours, sauf si on veut une école "peu réputée" (mais ce sera donc pas obligatoirement celle de votre quartier), et le conseil qui circule c'est de surtout de ne pas choisir les meilleures: vos enfants auront plus facilement des places, et surtout moins de pression... Au niveau du coût, c'est certainement le moins cher (si on excepte le coût des tuitions, cours après-école que suivent beaucoup des enfants singapouriens - plus au collège d'ailleurs - ). L'avantage outre le prix (moins cher que n'importe quelle maternelle)? Une totale immersion, un apprentissage du chinois - qui se fait aussi dans les écoles internationales - (et du singlish), un système (même pour les mauvaises écoles) de bon niveau. L'inconvénient? Réussir à se détacher de la pression scolaire, et devoir faire travailler le français à vos têtes blondes si vous voulez qu'ils réintègrent le système français, ou qu'ils ne perdent pas cette langue à l'écrit... (mais la question est la même pour le système anglophone...)

Voilà, tout cela pour brosser le système éducatif d'ici... Essentiellement, en Asie, la préoccupation de la réussite scolaire est le problème n°1 des parents, qui vont même jusqu'à s'arrêter un an au moment du passage à l'équivalent de notre CM2, car c'est l'année des "concours" pour rentrer dans les écoles primaires. On est loin de notre préoccupation de construire un esprit critique autonome.

Maintenant revenons à Sacha, mon p'tit bout d'homme.... Qui a donc fêté ses deux ans, et s'est vu inscrire dans la foulée à l'école car maman l'abandonne travaille bientôt...

Eh bien... j'en suis presque triste, c'est bien la rentrée la plus facile qu'il m'est été donné de faire: pas de période d'adaptation, bam, il a passé sa matinée heureux avec les coupains. Pas un pleur, pas un "ze veux meumi" ... Non.... Il est tout aussi mûr que moi dans cette aventure, puisque je n'ai même pas eu besoin de refouler une larme... Zut alors! (il me restera la rentrée en CP? ou l'entrée en sixième de Lou?)

Alors je ne pense pas que ce soit parce que je suis super forte et aguerrie, je pense tout simplement qu'ici ils se posent moins de questions sur ce passage-là et après tout tant mieux... car c'est bien connu, dixit une directrice d'école... le pire dans les rentrées c'est les parents... Votre enfant va s'éclater à l'école, à la crèche, vous vous avez un petit pincement au coeur parce qu'on vous a répété pendant des siècles que ça se faisait, vous culpabilisez du coup, et pire on se dit qu'on devient vieux.... Arrgh... ça c'est bien le pire! Pourtant, un enfant on l'éduque pour qu'il devienne grand et indépendant et c'est magnifique de voir qu'il va avoir une vie qui ne nous appartiendra pas à 100% (et vice-versa).

Bref, cette rentrée c'est faîte le coeur léger, et ce matin Sacha fait sa première sortie scolaire au Botanic Garden (j'ai pour la première fois signé un papier où je dis que s'il se passe quoique ce soit les accompagnateurs ne sont pas responsables... ?!?!?) . 
Prêt pour la sortie au Botanic Garden?

Sacha est sage, prend deux fois du petit déj' le matin, sagement assis à côté d'Aurélien (papa français, mère singapourienne). Il "zoue" toute la matinée, déjeune à l'école, et je viens le rechercher à 13h... après sa douche... oui bon ben, ça fait partie du programme éducatif, que voulez-vous...
Pour l'instant, nous avons choisi juste la matinée car il fera la sieste à la maison l'après-midi, et ses soeurs rentrant tôt, c'est compliqué de ressortir vers 19h pour aller le chercher... Mais vu comme ça se passe bien, il est probable que dans un mois je l'y mette pour la journée complète!
Seul regret de ses maîtresses à l'issue du premier jour: il n'est pas encore prêt pour les petits groupes d'apprentissages... Oui mais il va bien falloir qu'il participe au cours de chinois? (me demande-t-elle angoissée)... Ouai oh ça vaaaaa.... tout doux! Jeudi, il cuisine, Vendredi c'est jeux d'eau dans le parc de jeu public juste devant l'école... Il ne va pas s'ennuyer!

Du côté Sacha, excitation de bonheur, vive l'école, il range son sac bien sagement, à côté de celui de ses soeurs. Il attend avec impatience que maman soit prête pour l'accompagner et ne me fais même pas de bisous quand je pars. Il me donne la main sagement et j'ai l'impression qu'en un seul jour il a déjà grandit... (là par contre fierté mais pincement au coeur... ça y est c'est presque fini...)

En tous cas, je suis bien curieuse de voir ce que ça va donner côté langage, maintenant qu'il arrive à avoir pas mal de vocabulaire français, que dedans va s'intégrer un peu d'anglais et beaucoup de chinois (dans le personnel de l'école, peu parlent anglais!)

ça c'est de l'aventure de Poulet!

Quelques photos de l'école!








(Merci à Sandra pour ses petites corrections en commentaire que j'ai intégré à l'article!)

2 commentaires:

  1. Quelques precisions pour ce qui concerne l'école locale primaire: il n'y a pas de concours a ce niveau. Les parents ne s'arrêtent donc pas a ce moment la pour un an. C'est au moment du PSLE en P6 (CM2) et ils s'arrêtent plutôt 6 mois:) Sinon pour ce qui des tuitions j'ai l'impression qu'en neighbourhood school elles ne sont finalement pas si répandues que ça.

    Si tu veux être exhaustive en plus du système local, Francais et anglophone de type IB tu as aussi les écoles allemande, hollandaise et cie. Bref beaucoup de choix (il paraît qu'il y a 44 écoles internationales ici!)

    Dernier petite précision si tes enfants sont dans le local en primaire ça te coûtera moins cher que la maternelle quelle qu'elle soit... De quoi se réjouir non? ;))))

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    1. Merci!
      C'est vrai que ça vaut le coup d'aller visiter les différentes écoles internationales (et locales) et de lire les articles d'Olivia sur le sujet. Et surtout... ne pas hésiter à prendre ce qui nous convient, c'est ça le bonheur du choix!

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